La réalité de vie de nos chiensLes chiens n’ont pas choisi la vie qu’on leur impose. Les années de domestication qui les séparent de leurs ancêtres sauvages leur ont donné des capacités d’adaptation et de résilience indispensables pour vivre à nos côtés. Mais pour autant, il ne faut pas oublier qu’ils ne sont pas faits pour la vie qu’on leur offre. Car quel animal, quel être vivant et sensible, serait fait pour une vie qu’il ne ferait que subir ? Car oui, nos chiens subissent notre quotidien. Nous contrôlons tout de leur vie, depuis leurs besoins fondamentaux. C’est nous qui décidons ce qu’ils mangent, quand ils le mangent, quand ils font leurs besoins, les endroits où ils peuvent les faire. Mais aussi leurs interactions sociales : avec tel chien, tu peux jouer, tu « dois » jouer parfois même. Par contre, en laisse, en ville, tu te dois d’ignorer toute communication canine, toute odeur, tout mouvement qui pourrait réveiller tes instincts, pour être une parfaite vitrine du chien qui « sait se tenir ». Nous les enfermons entre 4 murs (ou 4 clôtures, ce qui revient en même). Nous les laissons seuls de longues heures. Nous choisissons les moments de distractions, de balades, de repos. Nous leur imposons nos lubies, nos activités, même s’ils n’y trouvent pas leur compte. Ils doivent nous accompagner dans notre vie, qui ne va pas dans le sens de leurs propres besoins. Quand on a conscience de tout ça, on peut faire en sorte d’aménager au mieux les choses, pour trouver un compromis, un équilibre. On peut veiller à redonner à nos chiens la possibilité de faire des choix, de prendre des décisions, d’être acteurs de cet environnement et de ce quotidien. On peut veiller à leur bien être avec respect et bienveillance. Quelle éducation ?Avant toute chose, le principal objectif de l’éducation canine devrait être d’apprendre à nos chiens ce que nous attendons d’eux dans l’environnement qui sera le leur, afin de les aider à s’y adapter au mieux. Pour ce faire, il existe une multitude de méthodes, d’approches, de pensées… D’un éducateur à l’autre, le référentiel change. L’objectif et la sensibilité diffèrent. Que privilégier ? L’efficacité ? La rapidité du résultat ? Le bien-être du chien ? Celui de l’humain ? Tout cela à la fois ? A mon sens, le choix d’une approche en éducation canine n’est pas une question de rapidité ou d’efficacité, de méthodes,… Bien sûr, le but est d’atteindre l’objectif qu’on s’est fixé. Mais ce qui importe, c’est le choix du chemin que l’on emprunte pour y arriver, et pourquoi le choix de ce chemin. En fait, c’est une question d’éthique, et uniquement cela. Compte tenu de ce que nous faisons subir à nos chiens, « malgré nous », en les forçant à vivre dans ce monde qui n’est pas le leur, n’est-il pas de notre devoir de choisir une approche qui soit la moins invasive possible pour lui ? On peut faire en sorte qu’un chien ne tire pas en laisse avec un collier étrangleur, on peut faire qu’un chien n’aboie pas avec un collier électrique, on peut faire qu’un chien arrête de déborder d’excitation en le plaquant au sol, on peut faire déguerpir un chien en lui criant dessus… et la liste serait longue. Mais en a –t-on le droit ? Est-ce respectueux ? Est-ce bienveillant ? Est-ce vraiment l’aimer ? Est-ce prendre en compte l’immensité des autres efforts qu’on lui demande au quotidien, sans même s’en rendre compte, tellement cela nous semble normal ? Céder ponctuellement à des émotions négatives, à la colère, à l’impatience et recourir à une approche coercitive et/ou intimidante pour le chien, ça peut arriver. Nous ne sommes pas des machines, personne n’est irréprochable. Néanmoins, est-ce une raison pour légitimer ce choix ? Est-ce que le manque de patience est une raison suffisante pour ne pas chercher une autre alternative, pour ne pas se remettre en question ? Si le chien est vraiment « le meilleur ami de l’homme », n’avons-nous pas le devoir de l’être nous aussi, envers lui ? Et de privilégier, dans chacune de nos interactions, de chacun de nos apprentissages, l’approche qui lui soit la plus agréable ou, dans tous les cas, la moins invasive, pour arriver à nos fins ?
Une question d’éthique donc… Qui nécessite peut-être plus de temps, plus de réflexion, plus d’ajustements, plus de patience et plus de maitrise de soi. Mais dont la finalité première est le bien-être physique, mental et émotionnel de nos compagnons canins.
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Audrey, pour Cani-LienPassionnée de chiens et d'éducation canine, j'ai créé l'entreprise Cani-Lien pour proposer à tous les propriétaires de chiens des activités éducatives plus accessibles. Archives
Mai 2016
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